Bonjour à tous!
Ici Stéphanie, une des fondatrices d’Une Chance de Vivre. Ça fait un peu plus d’un mois qu’on est revenu de Kinshasa et je voulais vous donner une compte-rendu de notre voyage. Je sais que plusieurs d’entre vous nous suivez sur nos réseaux sociaux alors je ne vous raconterai pas tous ce qu’on a fait. Je voulais plutôt vous raconter mon expérience – les défis rencontrés, les choses que j’ai trouvé difficile, mais aussi les beaux moments qui m’ont donné espoir et qui ont nourri d’autant plus ma passion pour ce projet et ma volonté de le faire avancer. Alors, allons-y!
On est arrivé à Kinshasa très tard le soir, après avoir vécu des aventures même avant d’y arriver : des problèmes de bagages, des vols retardés, des vols ANNULÉS…je ne rentrerai pas dans tous les détails, mais suffit-il de dire qu’on était très fatiguées à notre arrivée. Le ‘on’ de cette histoire comprend moi et Micha. Cynthia et Louis ont été retardés à Montréal pendant 24 heures! La première chose qui m’a marqué est le trafic – il était passé 22h et les rues étaient tellement congestionnées. Et ceci était vrai tout au long de notre voyage. Il n’est pas possible d’imaginer le nombre de voitures et de gens qui circulent en ville tant qu’on ne le voit pas en personne (et souvenez-vous que je viens de Montréal!). Je me souvenais que Micha nous avait dit qu’à l’HKK, quand l’équipe ne pouvait pas offrir des soins à un nouveau-né, ce bébé devait être amené par ces parents, par les moyens possibles, dans un autre centre capable de l’accueillir. Ce centre était, lors d’une journée calme, à 15 minutes de distance. Une journée, ça nous a pris presque 30 minutes pour parcourir le trajet entre ce centre et l’HKK. Pour un nouveau-né en détresse, ces 30 minutes, même 15 minutes, peut représenter la différence entre la vie et la mort. Cette expérience a vraiment renforcé l’impact que notre organisme pourra avoir sur la population de cette région. Avoir des professionnels sur place formés et compétents en réanimation néonatale – un sujet sur lequel on s’est attardé beaucoup lors de nos séances de formation – contribuera à la santé des bébés et des familles de cette communauté.
Je ne pense pas vous raconter quelque chose de surprenant, mais les hôpitaux de Kinshasa sont assez différents de ce qu’on connait au Canada et même dans le reste de l’Amérique du Nord. Au Canada, on est très chanceux d’avoir la sécurité d’un système de santé public et la majorité des gens ne réaliseront jamais le vrai coût des soins qu’ils reçoivent. Même aux États-Unis, par contre, où tout est facturé aux patients, les matériaux, l’équipement et les médicaments sont tous à portée de main. Il est rare que quelqu’un subit des délais de traitement par manque de matériel ou par manque d’accès à des médicaments. À Kinshasa, avant que les médecins et infirmières puissent commencer à soigner un enfant, il faut que leurs parents aient acheter tous ce matériel dans une pharmacie externe – cathéters IV, antibiotiques et même des tampons désinfectants ; tout doit être acheté ! Parfois les familles ont les moyens de se procurer tous ces items. Même dans ces cas, il a des délais de prise en charge de l’enfant. Dans plusieurs cas, les familles ont les moyens d’acheter qu’une partie du matériel nécessaire, menant à des traitements sous optimales. Et par d’autres moments, la famille partira avec la liste de matériel et ne reviendra jamais.
Ceci représente qu’une petite partie des situations difficiles vécues par les médecins et les infirmières de l’HKK. Et quand même, ils arrivent au travail à chaque jour, prêt à aider comme ils peuvent. Ceci était la lueur d’espoir dans cette situation. Les personnes. Les professionnels qui se soucient des membres de leur communauté. Les deux médecins, qui même après avoir été de garde la nuit d’avant, sont venus à la formation afin de pouvoir apprendre, d’améliorer leur pratique pour qu’ils puissent mieux soigner les enfants de Kimbanseke. Les infirmières qui ont posé des questions importantes pour qu’elles puissent mieux comprendre l’impact de leurs soins sur les patients. L’accoucheuse qui, avec toutes ses années d’expérience, a montré à tout le monde son expertise en réanimation néonatale. Ces personnes, avec les enfants et les familles magnifiques qu’on a rencontré lors de notre séjour à Kinshasa, sont la raison pour laquelle l’équipe de Une Chance de Vivre est prête à persévérer, à surmonter les obstacles qui sont dans notre chemin.
Merci à vous tous, qui nous soutenez avec vos dons et vos actions !
Stéphanie