Bonjour,

Aujourd’hui c’est moi, Micha qui prend la parole ou plutôt devrais-je dire ma plume (j’ai toujours rêvé de dire ça)  pour vous raconter ce qui s’est passé au cours des ces 8 derniers mois pour notre fondation.

En tant que « jeune » Fondation, ces derniers mois ont essentiellement consisté à se faire connaitre en tant qu’ONG ainsi que de rendre publique notre projet. Cette campagne de séduction a commencé au début du mois de novembre avec notre 1er passage à la radio!!!  C’était sur une radio communautaire « Radio troc ». C’est Maryam, Cynthia ainsi que moi-même qui nous sommes prêtées à l’exercice; je ne vous explique pas notre stress.  Bah oui en tant qu’infirmières, ont est plus familières avec les prises de sang que de prendre la parole devant un public!!!  Mais l’union faisant la force, il a suffit d’un regard pour se rassurer.  D’autant plus que c’était l’occasion pour nous de présenter notre fondation et de parler du projet de l’HKK devant un premier public, il fallait donc qu’on aille au-delà de notre zone de confort, pour la bonne cause.

Avec Sofia la journaliste radio lors de notre 1er passage radio.

Dans la foulée, le 30 novembre à la maison de L’Afrique à Montréal a eu lieu notre premier cocktail.  Cet évènement était  pour nous l’aboutissement des longs mois de travail (environ 24 mois) où il nous a fallu monter un dossier solide présentant en détails le projet de l’HKK et sa faisabilité.  Mais où il nous a aussi fallu travailler sur notre structure interne, nos objectifs et notre mission afin d’obtenir notre statut de bienfaisance.

Ce cocktail s’est déroulé en présence de nos familles, amis, des professionnels de la santé de divers secteurs, ainsi que des représentants de l’ambassade de République Démocratique du Congo dont le chargé d’affaire Monsieur Jean-Claude Kalelwa Kalimassi. Ce dernier a pris la parole à la fin de notre présentation pour nous remercier de notre implication en R.D.Congo. C’était là une petite victoire pour nous, nous étions pris au sérieux par les autorités Congolaises.

Mais avant d’arriver à cela, un retour en arrière s’impose, pour vous expliquer l’organisation. C’était la première fois que l’on organisait un évènement. En tant que jeune association, nous disposons des ressources financières limitées, voir inexistantes. Étant novices en évènementiel et avec un budget très serré nous avions à organiser un cocktail. Dans un premier temps, il a fallu se mettre d’accord sur la liste des invités, l’endroit, le traiteur, etc.  Chacun de nous a eu une tâche bien précise à exécuter et un budget limité attribué pour y parvenir.

Entre le stress de prendre la parole en public,  le fait de savoir si les personnes invitées allaient bien venir et la gestion des traiteurs, je ne vous cache pas notre angoisse. Mais finalement, le jour J arriva et tout s’est bien passé; les bouchées étaient au goût de tous, il y avait à boire pour tout le monde et le principal on prenait notre projet au sérieux.

Notre équipe avec les representant de la diplomatie Congolaise, lors de la soirée du 30 Novembre

Dans la série des bonnes nouvelles, en décembre nous apprenons que nous sommes sélectionnés afin de présenter notre projet à la conférence Gravens, en Floride. Nous étions tous très excités à l’idée d’y aller mais il nous a  vite fallu revenir à la réalité : les finances de notre fondation ne nous permettraient pas de financer le voyage de toute l’équipe. D’un commun accord nous décidons que seulement Stéphanie et Maryam iraient nous représenter, chose qu’elles ont fait comme des pros.

Maryam et Stephanie lors de la Conférence Gravens, en Floride
 

En janvier,  les 1ères désillusions arrivent, avant l’obtention de notre statut de bienfaisance, plusieurs promesses de dons nous avaient été faites. Et naïvement nous avions planifié le voyage à Kinshasa au printemps en fonction de cela, mais malheureusement ces promesses n’ont pas été tenues. Première leçon apprise : les paroles s’envolent mais les écrits restent! En gros, pour les prochaines fois tant que nous n’avons pas de promesse écrite il ne faut rien prendre pour acquis et rien planifier. Nous avions tout de même espoir de pouvoir avoir le financement pour le 1er voyage alors, nous frappons à plusieurs portes pour un soutien financier ou tout autre aide, mais malheureusement elles restent fermées. Il fallait nous rendre à l’évidence qu’il ne serait pas possible d’assurer la 1er session de formation au printemps, et devoir la  reporter jusqu’à avoir une partie du budget nécessaire à notre projet. Ça a été difficile pour nous d’annoncer la nouvelle à l’équipe de l’HKK et nous pouvions voir leurs déceptions.

À ce moment là, nous nous rendons compte qu’en tant que « jeune » fondation, nous devons faire nos preuves, pour pouvoir espérer des financements, mais comment faire nos preuves si personne ne décide de nous accorder une 1er aide pour cela?!

Passées 30 secondes de découragement on se reprend après tout, des gens comptent sur nous et notre projet est noble. Nous restons persuadés du fait qu’il va changer la vie de beaucoup de nouveau-nés et de leurs familles. Remplis d’espoir, nous nous mettons à réfléchir à d’autres moyens de financer le projet et de nous faire connaître.

Plusieurs idées farfelues sont proposées et là Cynthia propose un Zumbathon… Je pense que la majorité d’entre nous étions sceptiques à l’idée mais devant son excitation et sa motivation pour, on décide de la suivre dans son idée. Notre première activité  de financement serait donc un Zumbathon.

Entre temps, il faut qu’on arrive à attirer l’attention sur Chance et notre projet. On décide pour ça de faire des vidéos de chacun de nous se mettant en avant et expliquant notre projet. Expliquer comme ça, ça a l’air simple, mais pas pour des infirmières et un médecin!!! On n’a pas l’habitude des réseaux sociaux, des caméras ni de se mettre en avant plan. Je ne vous cache pas que certaines prises vidéo étaient très drôles et mériteraient un bêtisier. Après montage, les vidéos étaient plutôt pas mal et les gens sont réceptifs et ils les repartageaient à leur tour et nos followers sur nos réseaux sociaux augmentent petit à petit. Et Grâce à cette campagne, nous avons notre 1er gros don.

On poursuit sur notre lancé avec un article mettant la lumière sur notre équipe dans le journal de l’un de nos lieux de travail. On participe aussi à la deuxième conférence mère-enfant ici à Montréal. C’est l’occasion encore une fois de parler de notre équipe et de notre projet, cette fois-ci, c’est Maryam et moi qui nous dévouons pour la cause. À la fin de notre présentation on a même réussi à avoir quelques dons !!!

Maryam, Cynthia et Micha lors d’une seance de travail
Article du journal « Chez Nous » sur notre équipe et son travail
 
Maryam et Micha lors du deuxième congrés mere-enfant

Entre la gestion de nos réseaux sociaux, l’administration de notre fondation et la communication avec l’équipe de l’HKK, on organise le Zumbathon, avec l’aide de Laura, une instructeur de Zumba qui avait déjà organisé ce type d’évènement. Un cadeau du ciel, son aide nous aura été précieuse. Je vais vous passer les détails de l’organisation… ça a été un vrai casse tête aussi (pour pas changer me direz vous), mais je vais vous parler de la recherche de commanditaires. Au cours de la recherche de commandite, je pense que je n’ai jamais entendu autant des fois l’expression « on vous rappelle ».  En fait, j’ai compris que c’est une façon polie de dire non! Parce que j’attends toujours vos appels hein!

Voyant notre début de découragement, nos proches et collègues se mobilisent et font jouer leurs réseaux afin de nous avoir des commanditaires et finalement, on a eu pas moins de 10 commanditaires pour notre Zumbathon. Une chose qu’on a pu constater, c’est souvent les petites entreprises ou les artisans qui sont les plus généreux et les plus enclins à nous aider. Comme s’ils savaient déjà la difficulté pour jeune fondation ou entreprise de débuter et de la nécessité de les encourager.

On avait fixé un objectif de 3000$ pour cette première activité afin de financer l’achat de 3 Pumani CPAP. Samedi 9 Juin 2018, le  jour J.  Nous étions stressés car c’était le week-end du Grand Prix à Montréal, ce qui veut dire beaucoup de routes fermées et donc beaucoup de circulation. Mais bon, nous gardions espoir et nous nous affairons à tout préparer pour l’arrivée des participants avec l’aide de nos proches. 13h45 les gens commencent à arriver un ouf de soulagement peut se lire sur nos visages. La journée s’est plus que bien passée et les participants étaient contents,  les profs au top, les enfants courraient partout, Dr Beaumier a dansé les 2h avec un déhanché légendaire et nous avons récolté près de 3500$!!!   C’était un pari réussi pour nous.

L’équipe d’Une Chance de Vivre lors du Zumbathon
Laura et tous les professeurs lors du zumbathon

Comme quoi le travail, la passion et la patience payent toujours! Nous n’avons pas encore tout le budget nécessaire pour lancer le projet mais à force de travail nous avons désormais des dons réguliers et nous avons d’autres activités de financement prévues. Et tous les jours nous apprenons davantage dans ce milieu qui est encore nouveau pour nous mais on s’accroche et commence à nouer les bons contacts, ce qui est plus qu’important dans ce milieu. Et malgré un parcours difficile, il a été aussi peuplé de gens bons, prêts à nous aider et qui nous montrent leur soutien d’une manière ou d’une autre. Et nous leur en sommes plus que reconnaissants.

L’objectif de l’article était avec mes mots de vous donner un aperçu de ce que nous avons fait et vécu ces derniers mois. Restez connecté, d’autres vidéos et d’autres articles arrivent.

C’était Micha,  pour vous servir aujourd’hui.