Bonjour à tous,
J’espère que vous allez bien depuis la semaine dernière, comme promis je viens vous raconter la suite de notre dernier voyage à Kinshasa. J’avais fini le précédent article en vous expliquant la situation des insolvables, reprenons donc la suite.
À la suite de mon précédent voyage au Sénégal (Janvier 2019), j’ai pu visiter la pouponnière de M’Bour (Voir post notre compte Instagram et Facebook) et on a fait un don en matériel. Suite à cela, plusieurs de mes amis proches m’avaient fait part de leur envie de contribuer lors d’un prochain voyage. J’ai donc sauté sur l’occasion en leur proposant de se mobiliser afin de pouvoir offrir des paniers cadeaux aux nouvelles mamans de l’HKK. Ils se sont tous tellement bien mobilisés que nous avons été capable de faire plusieurs paniers et il restait de l’argent, nous avons donc décidé de l’utiliser pour aider quelques patients de l’HKK dans les frais de leurs soins.
J’avais donc la lourde tâche de décider qui allait pouvoir bénéficier d’une aide de notre part. Je pense que c’est l’une des choses les plus difficiles que j’ai eu à faire, car malheureusement, on ne pouvait pas aider tout le monde. Mais j’avais décidé de réagir à l’instinct et de me faire confiance sur ce qui me paraissait juste…
Mon premier choix a été Grace, une petite fille de 5 ans qui se trouvait aux urgences pédiatriques depuis 48h pour un problème rénal chronique. Les parents de Grace, se trouvant très démunis, avaient tardé à l’amener à l’hôpital. Dans un premier temps, ils avaient préféré se rendre chez un médecin traditionnel, car c’était peu couteux, mais cela s’était avéré un échec. Ensuite, ils ont pris la décision de se rendre chez le pasteur de leur église, mais cela s’étant aussi avéré inefficace, ils ont décidé de se rendre à l’HKK, car l’état de Grace s’était aggravé. Grace avait de l’œdème partout, au point où il était impossible pour l’équipe de poser un accès veineux et une sonde urinaire, elle avait de fortes douleurs, du mal à respirer et des délires…
Au moment de ma rencontre avec cette petite fille, aucun traitement n’avait pu être débuté, car les parents n’avaient pas les moyens de se procurer la fiche de consultation, alors comment assumer le coût des médicaments? Son état était vraiment grave, alors j’ai estimé qu’il fallait lui donner une vraie chance de vivre… Malheureusement, malgré l’obtention des médicaments, du matériel et des soins, Grace est décédée quelques heures après…
Toutefois, il y a eu aussi de très beaux dénouements comme l’histoire de Pricillia, un nourrisson de 11 mois qui avait été hospitalisée plusieurs semaines pour un paludisme qui s’était compliqué avec une sévère anémie. Elle était déjà guérie, mais malheureusement, sa famille n’avait pas de quoi payer la facture qui s’élevait à une valeur de 128$. Elle et sa maman étaient donc prisonnières à l’hôpital depuis plusieurs semaines et devaient dormir sur une natte posée sur le sol. Ce petit ange a eu raison de mon cœur, c’est donc avec grand plaisir que nous avons pu les aider. À l’annonce de cette nouvelle, sa maman m’a sauté dans les bras, les cris de joie raisonnaient dans la pièce.
Mais sans hésitation, la situation de la maman d’Ezra était le plus beau dénouement. Le 5 Novembre 2018, la maman d’Ezra avait eu une césarienne, malheureusement, cette procédure avait été faite en urgence et elle n’avait pas eu les moyens d’assumer une telle somme, donc elle était forcée de rester à l’hôpital avec son nourrisson depuis ce jour. Le coût de sa facture s’élevait à un peu plus de 300$. Vendredi le 1 Mars, quand j’ai rencontré cette maman, il ne restait qu’une cinquantaine de dollars de la somme réservée aux familles, nous n’étions donc pas en mesure de payer la totalité de sa facture. Mais les vidéos de son histoire avaient été mises sur notre story Instagram et à la suite de cela, j’ai eu plein de questions sur la situation de cette maman, car plusieurs personnes voulaient l’aider. C’est donc à la dernière minute, soit la journée du samedi le 2 Mars que j’ai reçu cinq donations pour aider cette maman. Il faut savoir que je devais repartir à Montréal le dimanche 3 mars au soir, je me suis donc précipitée à l’hôpital le dimanche matin pour régler le reste de la facture et lui annoncer la bonne nouvelle. Quand elle m’a vue, je pense qu’elle a toute de suite compris, car elle me regardait avec beaucoup d’espoir et de soulagement. Je lui ai donc expliqué que cinq femmes exceptionnelles s’étaient mobilisées à la dernière minute pour l’aider, car elles avaient été touchées par son histoire. La maman de Ezra, sa mère et son amie qui étaient présentes ont sauté de joie et ont remercié le ciel et les généreuses donatrices comme pas possible. Ezra et sa maman étaient libres après presque 4 mois prisonnières à l’hôpital!
La distribution de paniers cadeaux aux mamans a été aussi un moment plaisant. À travers ces paniers, nous avons pu offrir un moment de répit à ces mamans qui vivent dans des conditions précaires et avons pu leur montrer que des personnes pensent à elles et veulent leur apporter le sourire dans leur quotidien difficile. C’était une expérience vraiment cool!
Leurs sourires étaient la plus belle des récompenses et j’aurais aimé que chacun de mes collègues et amis puissent voir ça de leurs propres yeux. Ces paniers étaient l’effort de plusieurs personnes d’abord mes amis qui s’étaient mobilisés pour cela, mais aussi de Cynthia, Louis, Maryam et Stéphanie avec qui nous avions fait ces paniers de nos propres mains avec affection.
Je finirai ce récit avec cette expression : le premier de la file vaut autant que le dernier, c’est à dire, quand l’un de nous est en difficulté, cela nous affecte tous, car nous ne sommes qu’une seule communauté… Lors de ce voyage, cette expression a pris tout son sens, car ces personnes vivant en France et au Canada se sont mobilisées pour d’autres en difficulté en R.D.Congo, car dans le fond peu importe l’endroit où nous vivons nous ne sommes qu’un!
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A très vite
Micha